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PROLOS (LES)

Réalisation : Marcel TRILLAT,
Production : V.L.R. Productions
Coproduction : France 2 – Avec la participation du CNC

92 mn, 2002

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Ils semblent avoir disparu. Lorsqu’on entend encore parler d’eux, c’est à l’occasion d’une fermeture d’usine. Ils sont pourtant près de 6 millions à produire la totalité des objets simples ou élaborés qui constituent notre univers quotidien. Le film va d’une région à l’autre, d’une industrie à l’autre, avec des haltes dans des entreprises très diverses, plus ou moins modernes et importantes, parfois conviviales, parfois conflictuelles, et décrit la France contemporaine des ouvriers, ces “prolos” qui existent dans leur diversité, leur solitude et leur combativité.

DESCRIPTIF DU FILM

Qui sont les ouvriers aujourd’hui ?
Quelle est leur condition, quelles sont leurs aspirations, leur conscience d’eux-mêmes et de leur force ou de leur vulnérabilité… ?
Quelles armes leur reste-t-il pour défendre leurs droits ?
Quels sont leurs engagements ?
Ont-ils conscience de leur importance, de leur utilité dans la société française ou se vivent-ils plus que jamais comme des malchanceux, des parias sans avenir ?
Voici quelques-unes des questions posées par Les Prolos.

C’est une promenade subjective de Marcel Trillat dans la France des usines, un voyage en six étapes qui nous fait visiter l’usine « Renault Trucks » à Venissieux dans la banlieue de Lyon, usine “classique” où, bien qu’on fasse appel à l’inventivité des ouvriers, récompensée par un système de points leur permettant de gagner une cafetière ou une place de cinéma - c’est selon - , les plus jeunes ne se voient pas finir ici et rêvent d’un autre travail , d’une autre vie.
Ensuite, le film nous conduit à Beauchamp dans l’Oise, dans l’usine 3M, fabriquant Post-it et abrasifs. Le directeur de cette usine, confronté à l’exigence des actionnaires qui exigent chaque année une hausse de la rentabilité d’au moins 5 %, a trouvé d’autres moyens d’augmenter la productivité.
La 3ème étape nous invite à découvrir une usine “modèle”, où directeur et syndicalistes travaillent en co-gestion pour éviter licenciements et restructuration. Un tableau presque idyllique comparé au sort des sous-traitants employés par les chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, sujet de la halte suivante.
La 5ème étape propose un détour en pleine campagne, dans une petite usine d’équipement électrique la MAFELEC, le jour du départ à la retraite de Roger. Un grand jour pour lui puisque après 45 ans de service la médaille du travail va lui être remise.
Pour terminer, le film aborde une catégorie, qui n’est pas à proprement parler “ouvrière”, l’occasion d’entendre comment des employés immigrés, soumis à des horaires aberrants, se sont battus pour obtenir des prud’hommes des conditions de travail normales et légales. Ce voyage, état des lieux non exhaustif du travail ouvrier, est à voir comme une esquisse des “prolos” de 2002 qui existent dans leur diversité, leur solitude et leur combativité.

CE QU’EN DISENT... Marcel TRILLAT, réalisateur, et Jean BIGOT, producteur :

L’étymologie du mot prolétaire est la suivante : la racine latine est “proles” – lignée. « Citoyen de la dernière classe du peuple, exempt d’impôts et ne pouvant être utile à l’Etat que par sa descendance » (Dictionnaire le Robert, 1998). On pourrait dire aussi : « Dont les enfants sont la seule richesse ».
Les prolos, c’est le diminutif soit affectueux, soit méprisant des prolétaires. Vous devinerez aisément que c’est la première acception du terme qui nous a donné le désir d’entreprendre ce long travail d’enquête puis ce voyage dans la France contemporaine des ouvriers.
Ils semblent avoir disparu. Lorsqu’on entend encore parler d’eux, c’est à l’occasion d’une fermeture d’usine. Les survivants se taisent, de peur d’attirer sur eux le mauvais sort.
Ils sont pourtant près de 6 millions à produire la totalité des objets simples ou élaborés qui constituent notre univers quotidien. Mais la crise des années 80 et 90 a peu à peu désarmé leur combativité, affaibli leur puissance de frappe, encouragé les comportements individualistes. Malgré la relative embellie des dernières années, leurs acquis sont toujours menacés, les salaires ne progressent plus, la précarité et la sous-traitance gagnent du terrain.
Dans les entreprises modernes, on ne les appelle plus les “ouvriers” mais les “opérateurs”, et ils ne travaillent plus “à la chaîne” mais “sur ligne”. « Cela fait a peu près la même différence qu’entre les sourds et les malentendants » dit l’un d’eux… Même si les nouvelles méthodes de management leur accordent parfois un supplément de responsabilités sans toutefois changer grand chose à leur bulletin de salaire…
Ces derniers temps, pour cause de reprise, les entreprises ont dû faire appel à de nombreux jeunes issus parfois des quartiers dits difficiles. De nouveaux arrivants qui ne prennent guère de précautions pour secouer les bonnes manières dans les ateliers où la hiérarchie peine parfois à comprendre simplement les mots qu’ils utilisent.
Le film va ainsi d’une région à l’autre, d’une industrie à l’autre, avec des haltes dans des entreprises très diverses, plus ou moins modernes et importantes, parfois conviviales, parfois conflictuelles. Avec un détour dans des catégories qui ne sont pas à proprement parler ouvrières, comme ces immigrés chargés par un syndic d’immeubles de sortir et rentrer les poubelles et d’assurer le nettoyage des escaliers. Des hommes soumis à des horaires et à des conditions de travail qui en font des parias sans droits.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Marcel TRILLAT
Scénario : Marcel TRILLAT, avec l’amicale complicité de Maurice FAILEVIC
Musique originale : Marc PERRONE
Image : Julien TRILLAT
Son : Henri ROUX
Montage : Catherine DEHAUT
Production : V.L.R. Productions
Coproduction : France 2 – Avec la participation du CNC

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